La Musique du Bazar


Quiconque voudra, dans quelques décennies, avoir une juste idée du rock des années 90, devra se pencher sur le catalogue Big Cat. Basé à Londres mais signant essentiellement des groupes américains, c’est sans doute l’un des derniers labels vraiment indépendants, privilégiant la qualité et l’originalité. Aux côtés de Pavement, le principal groupe de la maison, dont il assure l’existence et la renommée, cohabitent quelques dizaines d’artistes aux styles parfois radicalement opposés, mais à l’état d’esprit similaire : refus du mainstream et des clichés, sincérité et système D. A bien y réfléchir, sortir à la fois le premier album des Palace Brothers, le Live at Sin-é de Jeff Buckley (avant l’ouragan Grace) et les disques de Cop Shoot Cop relève d’une ligne de conduite tout à fait cohérente. Un “package tour” (trois dates en France) nous permit de découvrir quelques nouvelles signatures : Crowsdell, trio aux deux tiers féminin produit par Steven Malkmus de Pavement, pratiquant une pop-rock-country plaisante mais peu originale ; Shudder To Think, chanteur impressionnant mais musique trop déstructurée et donc vite lassante sur scène ; The Dirty Three, trio australien instrumental (violon, guitare, batterie) et passablement déjanté (accointances avec The Moodists, Kim Salmon et Robert Forster, entre autres compatriotes) ; enfin, plus intéressants, Lotion et Blumfeld, et, bien sûr, les têtes d’affiche : Pavement et les intrus du lot (ils sont sur Beggars Banquet), Mercury Rev.
Présentation et interview de ces quatre gros minets.

Par Vincent A.
Photos : John Falls, Kevin Westenberg, Vincent A.


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