Gene


The story of a charming man



Depuis 1994 et la sortie de leur premier single For the dead, GENE nous éblouit. Alors que les SHED SEVEN et autres MARION tentent le passage en force avec une pop proche d’un rock grassouillet, Martin Rossiter et ses comparses enchainent des titres d’anthologie avec une regularité déconcertante. Rien à voir d’ailleurs avec les “tubes” d’OASIS ; GENE faconne des chansons à son image, où la préciosité et l’élégance à l’anglaise sont dominatrices et capiteuses.



Après Be my light, be my guide, Sleep well tonight et Haunted by you, en 1995 sort Olympian, un premier album où la guitare finement ciselée laisse parfois place à des envolées lyriques de Rossiter. Souvent sous-estimé de par l’éternelle et fatiguante comparaison avec les SMITHS, GENE sort néanmoins grandi de cet état de fait. Steve Mason représente en effet dignement le legs des Paul Weller et autres Johnny Marr tandis que le fantôme de MORRISSEY rôde à chaque instant sur la tenue de voix de Martin Rossiter, sans oublier bien évidemment la formidable section rythmique et cette finesse du jeu de basse que l’on aimerait entendre plus souvent. GENE constitue donc véritablement l’héritage et non le plagiat d’une certaine époque.



Olympian, dernier single sorti après l’album, révèle certainement un désir jusqu’alors seulement effleuré, dirigé vers un son plus intimiste, laissant la part belle aux mélodies de cordes. Préférant vraisemblablement laisser mûrir ses différentes ambitions, GENE, à défaut d’un second album, nous fera patienter avec la sortie d’une compilation incluant leurs premiers singles, des B-sides et des versions live inédites. Si To See The Lights ne constitue pas une réelle découverte pour les fans de la première heure, elle réserve néanmoins quelques surprises de choix comme cette poignante version radio session de I Can’t Help Myself ou un énergique Child’s Body live au Forum. Sans oublier les épatantes B-sides que sont How Much For Love, Sick, Sober & Sorry, Her Fifteen Years, This is not my crime et toujours un design de pochette d’une beauté ésthétique phénoménale.



Assurément, GENE aura gravé sa marque de fabrique dans le microcosme pop anglais, une empreinte élégante et classique où la préciosité est reine. Leurs cachets actuels permettront certainement d’assurer une chirurgie esthétique complète au bassiste mais en mettant de côté ce léger détail, on peut réelement considérer GENE comme le meilleur groupe pop depuis les SMITHS.
Fabien Cavanna